2025 : Résiste !

Le Festival Villes des Musiques du Monde résiste au temps, à la morosité et à l’uniformisation de la pensée et des cultures. Les temps sont durs, le racisme, la discrimination et l’intolérance gagnent du terrain mais on peut et l’on doit y résister. Chaleureuse, rassembleuse, la musique fait contrepoids.

Fils du roi Fela et prince de l’afrobeat, Femi Kuti perpétue une résistance infaillible contre les dictatures et leurs mensonges et irrévocablement dansante. Le reggae du pionnier Clinton Fearon, celui de Malikal ou les dubs engagés de Youthie et Dubamix prônent un message d’unité face aux débordements sectaires.

Un œil en Orient et l’autre en Occident, Naïssam Jalal et son Rhythms of Resistance soufflent avec force un vent de liberté. Le même soir, avec poésie, Djazia Satour et Pierre-Luc Jamain réconcilient la France et l’Algérie.

L’Algérienne Souad Asla et les femmes du groupe Lemma croisent rythmes et esprit avec le cubain Omar Sosa pour Sahravane, glorifiant la diversité et l’échange, ou encore la jazzwoman Leïla Martial qui part à la rencontre des chants des pygmées Aka dans Free Voices of Forest.

La diversité est aussi portée par les complaintes irlandaises d’Altan, les rythmes brésiliens de Miira et de la Roda de Samba Zabumba, les bricolages endiablés des Congolais de Fulu Miziki.

Comme certaines espèces animales et végétales, des traditions musicales sont menacées de disparition. Résister c’est aussi leur trouver de nouvelles formes comme le aïta des berbères marocaines réactualisé par le duo Aïta Mon Amour, les chants du Béarn et de Galice adoptés par Aàgut ou l’esprit chamanique précolombien ressuscité par la technologie de l’Argentine Aluminé Guerrero, en première partie du duo féministe afro-cubain Las Panteras.

Préserver c’est transmettre, tel Serena Fisseau et ses chants indonésiens avec les enfants de La Cité des Marmots et garder vivant l’esprit des pionniers comme le fait la djeli malienne Mah Damba ou Jamel Reffes, qui rappelle le rôle clé de Ahmed Zergui dans la modernisation du raï. Musique toujours très vivante comme le prouve la soirée Electro Raï Party avec Musique de Fëte.

Résister c’est aussi donner la parole et soutenir les peuples les plus fragiles comme lors de la soirée Politis qui amplifie les ondes de Radio Gaza ou la Veillée du Guédé qui honore la Journée pour la paix en Haïti avec le vaudou d’Erol Josué.

Les traditions européennes s’opposent à la folklorisation poussiéreuse et réinventent leurs pratiques comme le prouvent la soirée Trad’actuelle avec la FAMDT ou le travail pionnier du musicien et chanteur calabrais Davide Ambrogio, qui interroge le rapport de l’homme contemporain avec la nature.

Résister en témoignant des inventions culturelles entre natifs d’ici et que mettent en avant la sélection du Prix des Musiques d’ICI depuis près de dix ans.

Danser c’est résister en corps, avec l’Ultrabal ou le Bal Jam qui favorisent la diversité et la convivialité. Festive, trans-générationnelle et engagée, la soirée de clôture accueille la Fabrique Orchestrale Junior Height Brass Band, la cumbia-hip-hop orientale militante de Sidi Wacho, l’électro-pop en langue arabe du duo Nashwa et se termine par un DJ set ultra vitaminé de DJ Mehtoze.

Autant d’occasions joyeuses de rejoindre la résistance !

Avec : Femi Kuti, Clinton Fearon, Naïssam Jalal, L'Ultrabal, Davide Ambrogio...

L'édito du président +

Relations presse : Marc Chonier marc.chonier@pm.me / +33 6 63 87 52  86

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